Titre tiré du vt. 1.
La date de ce morceau, qui est ancien, est fort incertaine.
La Tradition rapporte que, dans le Corpus d’Ubayy,
ce texte n’était pas séparé de la sourate CV et que le Calife ‛Omar,
durant la prière vespérale, récita une fois ces deux sourates sans les
séparer par la formule : Au nom d’Allah, le
Bienfaiteur miséricordieux. Sans vouloir attribuer à ce témoignage
une valeur historique qu’il ne saurait avoir, il convient cependant de
le retenir, car il conduit à une interprétation nouvelle de ce texte si
douteux que trois versions peuvent en être fournies. Remarquons que la
version A révèle une addition postérieure à la
sourate CV : les textes diffèrent en effet par la rime, le rythme et le
fond : du châtiment qui frappe les Hommes de l’Éléphant est tirée une
conclusion édifiante ; peut-être est-ce parce que déjà une défiance
s’est manifestée envers Mahomet, que ce texte est révélé. Les versions
B et C montrent, au
contraire, que toute idée de friction entre Mahomet et ses concitoyens
est à écarter ; peut-être a-t-on même là un appel au maintien de l’union
après un péril traversé en commun.