Note [Coran 12-21, MKW] :
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Alīf, lām, mīm, ṣād (المص)
La sourate
vii est la seule qui commence par ces quatre lettres : on notera que les trois premières lettres sont identiques à celles évoquées dans le paragraphe ci-dessus. Du Ryer traduit ces quatre lettres par « Je suis Dieu tres-Sage, tres-veritable ». En symétrie avec les sourates
ii, iii, xxix, xxx, xxxi
et
xxxii, où il rend
alif, lām, mīm
par « Je suis Dieu très-sage », Du Ryer reste cohérent et reprend la même traduction. Mais compte tenu du fait qu’une nouvelle lettre apparaît dans cette sourate, à savoir le
ṣād (ص), Du Ryer lui attribue cette signification, « tres-veritable », ce qui renverrait au terme arabe
ṣādiq (صادق, « véritable » ou « véridique »). Cette interprétation ne figure pas dans les trois commentaires que nous avons présentés ci-dessus. Mais le
Tanwīrpropose quelques interprétations dont les suivantes :
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alif et lām (ال) sont mises pour anā Allāh
(أنا الله, je suis Dieu), le mīm pour a‘lam (أعلم, qui sait le mieux), et ṣād pour afṣil (أفصل, je distingue ou tranche entre le bien et le mal).
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ṣād pour uṣliḥ (أصلح, je réforme).
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ṣād pour muṣawwir
(المصور, celui qui met en forme les
choses).
Toutefois al-Suyūṭī dans son principal ouvrage de
tafsīr,
al-Durr manṯūr fī l-tafsīr
b-l-maṯ’ūr, rapporte que le traditionniste et
contemporain des compagnons du Prophète al-Daḥḥāk (
vii
e siècle) interprète ce verset par
anā Allāh al-ṣādiq
(أنا الله الصادق, Je suis Dieu le Véridique): ce qui donne sens au choix
de Du Ryer. Cela suggère que Du Ryer ne s’en tient pas aux ouvrages qu’il
mentionne dans sa glose, mais en consulte aussi d’autres.