Notio : akatalepsia

T1_Pyrrho apud  Diogenius Laertius Vitae Philosophorum 9  2  61

Πύρρων Ἠλεῖος Πλειστάρχου μὲν ἦν υἱός, καθὰ καὶ Διοκλῆς ἱστορεῖ˙ ὥς φησι δ' Ἀπολλόδωροςἐν Χρονικοῖς, πρότερον ἦν ζωγράφος, καὶ ἤκουσε Βρύσωνος τοῦ Στίλπωνος, ὡς Ἀλέξανδρος ἐν Διαδοχαῖς, εἶτ' Ἀναξάρχου, ξυνακολουθῶν πανταχοῦ, ὡς καὶ τοῖς γυμνοσοφισταῖς ἐν Ἰνδίᾳ συμμῖξαι καὶ τοῖς Μάγοις. ὅθεν γενναιότατα δοκεῖ φιλοσοφῆσαι, τὸ τῆς ἀκαταληψίας καὶ ἐποχῆς εἶδος εἰσαγαγών, ὡς Ἀσκάνιος ὁ Ἀβδηρίτης φησίν. οὐδὲν γὰρ ἔφασκεν οὔτε καλὸν οὔτ' αἰσχρὸν οὔτε δίκαιον οὔτ' ἄδικον˙ καὶ ὁμοίως ἐπὶ πάντων μηδὲν εἶναι τῇ ἀληθείᾳ, νόμῳ δὲ καὶ ἔθει πάντα τοὺς ἀνθρώπους πράττειν˙ οὐ γὰρ μᾶλλον τόδε ἢ τόδε εἶναι ἕκαστον.
Pyrrhon d'Elis était le fils de Pleistarque, d'après le récit de Dioclès. Comme le dit Apollodore dans ses Chroniques, il a d'abord été peintre, puis il a été l'auditeur de Bryson, le fils de Stilpon, comme le dit Alexandre dans les Diadochies, et ensuite d'Anaxarque, qu'il suivait partout, jusque chez les gymnosophistes en Inde et chez les Mages. De là, semble-t-il, vient sa très noble manière de philosopher, qui introduit la forme de l'insaisissabilité et de la suspension du jugement, comme le dit Ascanios d'Abdère. En effet, il disait que rien n'est beau, ni laid, ni juste, ni injuste, et que de la même façon pour toutes choses aucune n'existe en vérité , mais que les hommes agissent selon la loi et la coutume ; car chaque chose n'est pas davantage ceci que cela.
T6_Arcesilas apud  Cicero Academica 1  12  45

itaque Arcesilas negabat esse quicquam quod sciri posset, ne illud quidem ipsum quod Socrates sibi reliquisset, ut nihil scire se sciret; sic omnia latere censebat in occulto neque esse quicquam quod cerni aut intellegi posset; quibus de causis nihil oportere neque profiteri neque affirmare quemquam neque assensione approbare, cohibereque semper et ab omni lapsu continere temeritatem, quae tum esset insignis cum aut falsa aut incognita res approbaretur, neque hoc quicquam esse turpius quam cognitioni et perceptioni assensionem approbationemque praecurrere. huic rationi quod erat consentaneum faciebat, ut contra omnium sententias disserens de sua plerosque deduceret, ut cum in eadem re paria contrariis in partibus momenta rationum invenirentur facilius ab utraque parte assensio sustineretur.
Pour cette raison Arcésilas refusait que quoi que ce soit puisse être connu, pas même ce que Socrate s'était concédé à lui-même : savoir qu'il ne savait rien. . Il pensait donc que tout se cache dans l'obscurité et que rien ne peut être perçu ou compris, que pour ces raisons il ne faut rien avancer, rien affirmer, ne rien approuver par son assentiment, qu’il faut toujours contenir sa témérité et la protéger de toute précipitation alors qu'elle se fait remarquer lorsque nous approuvons des choses fausses ou inconnues, et enfin que rien n'est plus honteux qu'un assentiment et un accord donné en devançant la connaissance et la perception. Il agissait conformément à ce raisonnement au point de faire changer d'avis nombreux de ses auditeurs en argumentant contre les positions de tout le monde, puisque lorsqu'on découvrait qu'il y avait sur le même sujet des arguments d'égale importance en faveur de positions contraires, il était plus facile de suspendre son assentiment sur chacune des positions.