Ἔστιν οὖν ὁ Πυρρώνειος λόγος μνήμη τις
τῶν φαινομένων ἢ τῶν ὁπωσοῦν νοουμένων, καθ᾽ ἣν πάντα πᾶσι συμβάλλεται καὶ
συγκρινόμενα πολλὴν ἀνωμαλίαν καὶ ταραχὴν ἔχοντα εὑρίσκεται, καθά φησιν
Αἰνεσίδημος ἐν τῇ εἰς τὰ
Πυρρώνεια ὑποτυπώσει. πρὸς δὲ τὰς ἐν ταῖς σκέψεσιν ἀντιθέσεις
προαποδεικνύντες καθ᾽ οὓς τρόπους πείθει τὰ πράγματα, κατὰ τοὺς αὐτοὺς
ἀνῄρουν τὴν περὶ αὐτῶν πίστιν: πείθειν γὰρ τά τε κατ᾽ αἴσθησιν συμφώνως
ἔχοντα καὶ τὰ μηδέποτε ἢ σπανίως γοῦν μεταπίπτοντα τά τε συνήθη καὶ τὰ
νόμοις διεσταλμένα καὶ τὰ τέρποντα καὶ τὰ θαυμαζόμενα. ἐδείκνυσαν οὖν ἀπὸ τῶν ἐναντίων τοῖς πείθουσιν
ἴσας τὰς πιθανότητας. Αἱ δ᾽ ἀπορίαι κατὰ τὰς συμφωνίας τῶν φαινομένων ἢ
νοουμένων, ἃς ἀπεδίδοσαν, ἦσαν κατὰ δέκα τρόπους, καθ᾽ οὓς τὰ ὑποκείμενα
παραλλάττοντα ἐφαίνετο.
Le discours pyrrhonien est donc une
forme de rappel de ce qui apparaît, ou de ce qui est pensé d’une façon ou
d’une autre, mention dans laquelle tout est confronté à tout, et se révèle
par cette comparaison comme rempli d’irrégularité et d’embrouillamini, comme
le dit Enésidème dans son
Esquisse introductive au pyrrhonisme. Pour élaborer les
oppositions qui se révèlent dans les recherches, ils commençaient par
exposer les modes selon lesquels les choses nous paraissent plausibles,
puis, selon les mêmes modes, ils abolissaient notre persuasion à leur
sujet : ce qui est plausible en effet, selon eux, ce sont les données
de la sensation quand elles sont en concordance, les choses qui ne changent
jamais, ou du moins rarement, les choses familières, les choses instituées
par les lois et les coutumes, [celles qui] plaisent, celles qui nous
étonnent. Ils montraient donc, en
prenant appui sur ce qui s’oppose à ce qui nous persuade, que les
plausibilités sont égales de part et d’autre. Les apories qu’ils ont
exposées, et qui affectent les concordances dans ce qui apparaît ou dans ce
qui est pensé, se répartissaient en dix tropes, selon lesquels les objets se
manifestent avec des écarts.