Ἐν δὲ τῷ βʹ κατὰ μέρος ἤδη ἀρχόμενος
ἐπεξιέναι τὰ ἐν κεφαλαίῳ εἰρημένα, περί τε ἀρχῶν καὶ αἰτίων διαλαμβάνει καὶ
παθῶν καὶ κινήσεως, γενέσεώς τε καὶ φθορᾶς καὶ τῶν τούτοις ἐναντίων, κατὰ
πάντων αὐτῶν τὸ ἄπορόν τε καὶ ἀκατάληπτον πυκνοῖς, ὡς οἴεται, ἐπιλογισμοῖς ὑποδεικνύς.
Καὶ ὁ γʹ δὲ αὐτῷ λόγος περὶ νοήσεως
καὶ αἰσθήσεως καὶ τῶν κατ’ αὐτὰς ἰδιωμάτων, τὰς ὁμοίας περὶ ἐργαζόμενος
ἐναντιολογίας, εἰς τὸ ἀνέφικτον καὶ ἀκατάληπτον ὑποφέρει καὶ αὐτά.
Ἐν δὲ τῷ δʹ σημεῖα μὲν ὥσπερ τὰ
φανερά φαμεν τῶν ἀφανῶν, οὐδ’ ὅλως εἶναί φησιν, ἠπατῆσθαι δὲ κενῇ προσπαθείᾳ
τοὺς οἰομένους· ἐγείρει δὲ τὰς ἐξ ἔθους ἐφεξῆς ἀπορίας περί τε ὅλης τῆς
φύσεως καὶ κόσμου καὶ θεῶν, οὐδὲν τού
τῶν εἰς κατάληψιν πεσεῖν ἐντεινόμενος.
Προβάλλεται αὐτῷ καὶ ὁ εʹλόγος τὰς
κατὰ τῶν αἰτίων ἀπορητικὰς λαβάς, μηδὲν μὲν μηδενὸς αἴτιον ἐνδιδοὺς εἶναι,
ἠπατῆσθαι δὲ τοὺς αἰτιολογοῦντας φάσκων, καὶ τρόπους ἀριθμῶν καθ’οὓς οἴεται
αὐτοὺς αἰτιολογεῖν ὑπαχθέντας εἰς τὴν τοιαύτην περιενεχθῆναι πλάνην.
Καὶ ὁ ϛʹ δὲ τὰ ἀγαθὰ καὶ κακά, καὶ
μὴν καὶ τὰ αἱρετὰ καὶ φευκτά, ἔτι δὲ προηγούμενά τε καὶ ἀποπροηγούμενα, εἰς
τὰς αὐτὰς ἐρεσχελίας ἄγει τό γε ἐπ’ αὐτῷ καὶ ταῦτα τῆς καταλήψεως ἡμῶν καὶ
γνώσεως ἀποκλείων.
Τὸν μέντοι ζʹ κατὰ τῶν ἀρετῶν
ὁπλίζει, διὰ κενῆς λέγων τοὺς φιλοσοφοῦντας περὶ αὐτῶν ἀναπλάσαι δόξας, καὶ
ἑαυτοὺς ἀποβουκολεῖν ὡς εἰς τὴν τούτων εἴησαν πρᾶξίν τε καὶ θεωρίαν
ἀφιγμένοι.
Ὁ δ’ ἐπὶ πᾶσι καὶ ηʹ κατὰ τοῦ τέλους
ἐνίσταται, μήτε τὴν εὐδαιμονίαν μήτε τὴν ἡδονὴν μήτε τὴν φρόνησιν μήτ’ ἄλλο
τι τέλος ἐπιχωρῶν εἶναι, ὅπερ ἄν τις τῶν κατὰ φιλοσοφίαν αἱρέσεων δοξάσειεν,
ἀλλ’ ἁπλῶς οὐκ εἶναι τέλος τὸ πᾶσιν ὑμνούμενον.
Οἱ μὲν οὖν τοῦ
Αἰνησιδήμου λόγοι πρὸς τοιοῦτον ἀγῶνα κονίζονται·
ὅτι δὲ ματαιότης αὐτῶν καὶ πολλὴ λέσχη ἡ σπουδή,
Πλάτωνί τε καὶ πολλοῖς ἄλλοις τῶν πρὸ ἡμῶν τὸν
ἔλεγχον ἔδοσαν· καὶ ὅτι μηδὲν εἰς δόγμα συντελεῖ, καὶ τοῦτο κατάδηλον, ὅπου
γε καὶ τὰς ἐνούσας δογματικὰς θεωρίας ἐλαύνειν ἡμῶν τῆς διανοίας ἐπεχείρησαν. Τοῖς μέντοι κατὰ διαλεκτικὴν
μελέτην πονουμένοις, ἂν μὴ τὸ ἀστήρικτον αὐτῶν τοῖς λογισμοῖς ἐνεδρεύῃ καὶ ἡ
κρίσις πρὸς ἀγχίνοιαν οὐ νενοθευμένη τὸ βιβλίον οὐκ ἄχρηστον.
Dans le second livre, il
commence à examiner en détail ce qui a été dit dans le résumé ; il traite
des principes, des causes, des affects, du mouvement, de la génération, de
la corruption et de tous leurs contraires, démontrant pour toutes ces
notions leur caractère aporétique et incompréhensible par des inférences
qu'il estime resserrées.
Son troisième livre [porte] sur la
pensée, la sensation et les propriétés particulières qui les concernent, et
établissant avec application les mêmes discours contradictoires, amène aussi
ces notions à l'incompréhensibilité et l'inaccessibilité.
Dans le quatrième livre, il dit que
le signe, que nous concevons comme ce qui rend visible les choses
invisibles, n'existe absolument pas, mais que ceux qui y croient ont été
trompés par un penchant vide, puis il fait naître successivement les apories
habituelles à propos de la nature toute entière, l'univers et les dieux,
cherchant à ce qu'aucune ne tombe dans la compréhension.
Son cinquième livre met en avant
les attaques aporétiques qui concernent les causes, montrant que rien n'est
cause de rien, mais affirmant que ceux qui expliquent par les causes ont été
trompés, et énumérant les tropes selon lesquels il croit que ceux qui ont
été poussés à donner des explications causales ont été conduits à une telle
erreur.
Le sixième livre reconduit les
biens et les maux, les objets de choix et de fuite, et encore les
préférables et non-préférables aux mêmes bavardages, du moins autant qu'il
le peut, écartant toutes ces choses de notre saisie et de la connaissance.
Il équipe le septième livre contre
les vertus, en affirmant que ceux qui philosophent à leur propos inventent
en vain des opinions, et qu’ils se perdent eux-mêmes en croyant qu'ils
seraient parvenus à la pratique et à la théorie de ces vertus.
Le huitième et dernier livre se
dresse contre la fin, ne concédant ni que le bonheur, ni que le plaisir, ni
que la sagesse, ni qu’aucune autre fin quelconque à laquelle croirait
quiconque parmi ceux qui vivent selon la philosophie n'existe, mais que
cette fin célébrée par tous n’existe absolument pas.
Les livres
d'Enésidème se préparent donc à la lutte pour ce
combat : que leur zèle soit un vaste bavardage et de la vanité de leur part,
ils en ont donné la preuve à Platon et à de nombreux
autres [philosophes] avant nous ; et qu'il [sc. Enésidème] ne contribue en
rien à la doctrine, cela est évident, puisqu'ils entreprennent de chasser
aussi les théories dogmatiques présentes dans nos esprits. Néanmoins pour ceux qui s'exercent à la
dialectique, pourvu que leur propre instabilité ne soit pas prise au piège
de ces raisonnements et que l'intelligence de leur jugement ne soit pas
corrompue, ce livre n'est pas inutile.