τὸν μέντοι σεμνυνόμενον ἢ ἐπὶ τῷ
βουλεύεσθαι ἢ ἐπὶ τῷ τὰ μὲν αἱρεῖσθαι τὰ δὲ φεύγειν ἱκανῶς δύνασθαι διὰ
τούτων ὑπομνηστέον· εἰ μὲν ἀπὸ τῶν αὐτῶν τὰς αὐτὰς ἀεὶ συνέβαινε προσπίπτειν
ἀπαραλλάκτους φαντασίας, ἦν ἴσως ἀναγκαῖον τά τε ἐν ἡμῖν αὐτοῖς φύσει
κατασκευασθέντα διττὰ κριτήρια, αἴσθησίν τε καὶ νοῦν, ὡς ἀψευδῆ καὶ ἀδέκαστα
θαυμάζειν καὶ περὶ μηδενὸς ἐνδοιάζοντας ἐπέχειν, ἀλλὰ τοῖς ἅπαξ φανεῖσι
πιστεύοντας τὰ μὲν αἱρεῖσθαι, τὰ δὲ ἔμπαλιν ἀποστρέφεσθαι. ἐπειδὴ δὲ διαφόρως ἀπ’ αὐτῶν εὑρισκόμεθα
κινούμενοι, βέβαιον περὶ οὐδενὸς οὐδὲν ἂν ἔχοιμεν εἰπεῖν, ἅτε μὴ ἑστῶτος τοῦ
φανέντος, ἀλλὰ πολυτρόποις καὶ πολυμόρφοις χρωμένου ταῖς μεταβολαῖς· ἀνάγκη
γὰρ ἀνιδρύτου τῆς φαντασίας οὔσης ἀνίδρυτον εἶναι καὶ τὴν ἐπ’ αὐτῇ κρίσιν. αἴτια δὲ τούτου πολλά
A celui qui prétend savoir délibérer ou
choisir et exclure avec compétence, il faut rappeler la vérité grâce à ce
qui suit : s’il se trouvait que les mêmes impressions, sans écarts
surviennent à partir des mêmes choses, il serait peut-être nécessaire
d’admirer les deux facultés de juger, la sensation et l’esprit, qui sont par
nature disposées en nous-mêmes, comme vraies, intègres, et lorsque nous
doutons, de ne suspendre notre assentiment sur rien, mais en se fiant aux choses dès qu’elles
apparaissent, d’en choisir certaines, et de se détourner au contraire
d’autres. Mais puisque nous nous trouvons touchés par elles de manière
différente, nous ne saurions rien dire de certain sur rien, puisque ce qui
apparaît n’est pas constant, mais est soumis à des changements de
différentes sortes et de différentes formes. En effet, l’impression étant
instable, le jugement qui porte sur elle aussi est instable. Plusieurs raisons à cela…